Avertissement : cet article comporte de nombreuses photos de pagodes et Bouddhas de toute tailles, couleurs et positions ; âmes sensibles s’abstenir.
Je suis arrivée au Myanmar le 31 janvier 2019. Le visa est de 28 jours, mais je savais que je resterais moins longtemps. Pas envie de trainer. Toujours dans le flou, souvent absorbée en pensées sur l’avenir, j’avais moins d’intérêt pour ce qui m’entourait. Ma plus grande motivation était de rejoindre l’Inde. Non pas au plus vite, parce que je voulais voir du pays. Mais je n’allais pas faire de détour, juste des escales sur la route vers le nord.
Ainsi, j’ai fais escale à quatre endroits : Moulmein, Yangon, Bagan et Mandalay. Le premier histoire de voir un bout du sud, le deuxième pour y faire mon visa pour l’Inde (pas de e-visa possible quand on entre par voie terrestre), le troisième parce que je voulais voir ce beau site célèbre, le quatrième pour y prendre un bus pour la frontière. Assez pragmatique je dois dire. Mais en fait, je crois que j’en avais aussi un peu marre de l’Asie du Sud-Est ; je voulais changer de monde. J’avais hâte et peur de l’Inde, un des pays phare de mon voyage, de ceux à côté desquels je ne passerais sous aucun prétexte.
Des paysages que j’ai vu au Myanmar, c’était surtout très plat, avec de temps en temps de ces immenses rochers surgissant on ne sait pourquoi/comment (mais les géologues le savent). Exactement comme en mer en Thaïlande du sud-ouest, où ces rochers géants créent des paysages fantastiques (voir mon article précédent, LA).
Mais ceci dit, j’ai mis deux semaines à traverser le Myanmar, et j’ai beaucoup beaucoup apprécié ce pays atypique sur bien des points.
Je ne vais sans doute pas raconter mon séjour comme d’habitude, de manière chronologique. Il y aura peut-être moins de texte dans cet article. Autant le Myanmar est très beau et intéressant, autant ma vie personnelle là-bas était plutôt plate, pour les raisons invoquées plus haut et dans le précédent article. Flou des idées, flou des envies. J’ai voyagé dans une sorte d’état contemplatif, reconnaissant de ce que je vivais, mais ne m’attachant à rien. Difficile à raconter, donc.
Depuis Myawaddy, la ville birmane de la frontière avec la Thaïlande, j’ai hésité entre faire escale à Pa-An ou Moulmein. Je n’ai rien consulté et ai choisi Moulmein. Ensuite j’ai vu sur internet que les voyageurs préfèrent Pa-An. Mais tant pis. Et en fait j’ai beaucoup beaucoup aimé Moulmein.
La ville est agréable à parcourir, avec pas mal d’arbres majestueux dans les rues, et des gens contents de voir un étranger passer. Mes balades étaient ponctuées de « Hello ! » lancés par gens, dont des personnes âgées assises devant leur porte. Le pays n’est ouvert au tourisme que depuis quelques années. Et ça m’a fait un bien fou de recevoir des « hello! » juste pour le salut, sans proposition de tuktuk, resto ou autre produit derrière.
Sur les hauteurs de la ville il y a une série de pagodes vraiment magnifiques, qui offre en plus de beaux points de vue, sublimés au coucher du soleil. Ceci-dit, je vais me répéter souvent là-dessus tout au long de cet article, car une des caractéristiques du Myanmar est d’avoir un nombre incalculable de pagodes magnifiques et de statues de Bouddha (couché, debout, assis). De plus ces statues sont rutilantes de couleurs. Les monastères abondent, les moines sont partout, mais aussi beaucoup de moniales. Et partout il y a appel aux dons pour entretenir tout ça.
Beaucoup de moniales au Myanmar, que l’on reconnait à leur habit rose et orange. Derrière on voit la pagode Kyeik Than Lan, très belle, et d’où la vue est magnifique pour le coucher du soleil.
Je ne sais pas si c’est une pagode, une stupa, une temple pour Barbie ou autre chose. Mais c’est un joli lieu de culte, comme le sont la plupart des lieux de culte au Myanmar, très colorés, entretenus, vivants.
Escaliers menant à la pagode Kyeik Than Lan, que l’on monte pieds nus car dans tous les lieux de culte il faut enlever chaussures et chaussettes. Je précise et chaussettes car plusieurs fois des birmans m’ont dit ne pas comprendre pourquoi des touristes refusent d’enlever leurs chaussettes. Quand je vois la paranoïa sanitaires de beaucoup de voyageurs, ma théorie est que ces personnes ont peur de choper un truc par les pieds.
J’aime beaucoup les petites figurines qui entourent discrètement les pagodes, comme des petits génies ou esprits de la Nature.
Autour des pagodes elles-mêmes il y a plusieurs statues de personnes qui semblent être des religieux suffisamment admirés pour être vénérés. Celle-ci a retenu mon attention par son visage peu engageant, peu cordial, et son regard intense.
Ca dit quoi un regard comme ça sur le monde?
Ca c’est le grand, vrai, vénérable Bouddha à l’intérieur d’une pagode. Je l’ai trouvé assez kitch celui-là.
Prison de Moulmein
Famille venue voir le coucher du soleil
Jeune couple devant le coucher de soleil, en romantique situation, qui semble être appréciée au Myanmar. En France c’est un peu la honte, le romantisme.
La nuit les pagodes continuent d’être belles
Pour la beauté de ces ombres … birmanes
Mur de prison dans le soir. C’est beau, ou pas?
A Moulmein j’ai trouvé un petit resto familial très sympa, le long de la rivière. Et je m’y suis régalée.
En regardant des ombres passer sur des embarcations
Moulmein est célèbre pour sa statue de Bouddha couché mesurant 220m de long, ce qui en fait le plus grand Bouddha du monde. Je suis allée la visiter avec une néerlandaise logeant dans le même dortoir que moi. On a pris un bus local et c’était vraiment folklo, j’ai beaucoup apprécié le petit voyage avec des locaux qui avaient l’air content et divertis par notre présence. Il faisait très chaud. Du manière général j’ai trouvé le Myanmar particulièrement chaud. Peut-être que je m’étais déshabituée dans les hauteurs du Laos et du nord Thaïlande. En tout cas la visite valait vraiment le coup, du moins pour quelqu’un qui, comme moi, débarquait dans le pays. C’était mon premier site dans le genre et j’ai été impressionnée.
Il y avait les chemins menant au grand Bouddha étaient bordés de statues de moines, disposées en longues files
Tout autour et sur les collines, des dizaines de stupas
Si j’ai bien compris, vu la disposition de ses pieds, il ne dort pas, il est mourant ou mort. On va dire mourant parce qu’il a les yeux ouverts. A vérifier.
Serein dans la maladie
A l’intérieur il y a une sorte de musée qui, sous forme de scènettes, reconstitue la vie de Bouddha. Je n’ai pas tout compris (car il n’y a pas d’explication), mais j’ai été surprise de voir que dans le bouddhisme il semble y avoir aussi la notion de démons et d’Enfer.
Dans un pied de Bouddha, au fond ce sont les orteils
Alors que le premier Bouddha n’est pas fini (la muséographie du moins) et fait appel à donation pour la suite des travaux et l’entretien, il y a en face le début du chantier d’un autre Bouddha qui se veut encore plus grand, pour battre un record en atteignant 300 m de long. Le chantier ne semble pas vraiment actif, verra-t-on son achèvement un jour? Dans un pays pauvre, tout cela est un peu aberrant.
Mais quel est ce Bouddha un peu distrait?
C’est la première fois qua je voyais un Bouddha rêveur, la tête tournée sur le côté et vers le haut. Ca le rend un peu plus humain, je trouve.
Après deux jours j’ai pris la direction de Yangon, avec comme mission première d’obtenir un visa à l’ambassade de l’Inde. Je savais que j’en aurai pour plusieurs jours, j’espérais que la ville serait assez chouette pour me faire apprécier un long séjour urbain. Et j’ai adoré. C’est mon meilleur souvenir du Myanmar. Déjà, l’auberge de jeunesse était géniale, parmi les meilleures mon voyage (Lotus Bed&Breakfast). Ensuite, la ville est très agréable (du moins le centre ville), avec des arbres, pas d’immeuble très haut, plein de petites boutiques, des marchands de rue. Il y a un quartier indien, un quartier chinois (où j’ai passé le nouvel an chinois). Du coup il y a une diversité culturelle intéressante, différentes ambiances.
Le Myanmar est facile à visiter. Il suffit de ne pas aller dans les zones interdites aux étrangers (le nord-est du pays notamment, pour notre protection pas pour nous cacher des trucs), aller uniquement dans des hôtels agrémentés pour recevoir des étrangers (une sorte de licence) (donc pas de couchsurfing ni de logement chez l’habitant en général). Il y a des villes où on n’a pas le droit de louer de scooter, comme à Mandalay par exemple. Mais ça se fait quand même. Tout comme j’ai vu des sites accueillant des volontaires sur Workaway. Un local m’a dit qu’il pourra accueillir des gens quand il agrandira sa maison. Donc, je pense que les règles ne sont pas vraiment respectées, à part celle des zones interdites. Pas de présence policière ni militaire dans les rues. L’ambiance est aussi cool qu’ailleurs, et je dirais même peut-être plus. C’est personnel, mais j’ai trouvé les birmans mieux dans leur peau, moins stressés, plus serein, plus souriant… oui, plus cool.
Une chose qui m’a frappée aussi c’est la présence des livres, des journaux. Je n’ai pas vue cette présence dans les rues des autres pays. Partout on voit des gens lire, même des jeunes.
Au Myanmar je n’ai pas vu une seule galerie commerciale, je ne sais pas si ça existe, encore. Les hommes portent souvent le longyi, sorte de paréo mais cousu pour former comme un large tube de tissu dans lequel on se glisse et qu’on ajuste autour des hanches. Les femmes aussi le portent, mais j’ai remarqué que la façon de nouer le longyi autour de la taille diffère selon le sexe. Au début ça surprend, ça fait bizarre, mais en fait des hanches d’homme moulées dans un longyi c’est plutôt élégant et assez sexy.
Autre particularité, la poudre de tanaka que beaucoup de gens mettent sur le visage, parfois en faisant des dessins avec, que ce soit les femmes, les hommes ou les enfants.
Et puis le betel, cette feuille à laquelle on ajoute d’autres trucs avant de mâcher le tout. Et de recracher le tout au bout d’un moment. Le sol des rues est parsemé de tâches rougeâtres. C’est au moins un stimulant (qu’on m’a dit), mais peut-être aussi un relaxant. Par contre ça casse le côté sexy, en rendant les dents rouges-marrons.
Beaucoup de femmes sont particulièrement élégantes au Myanmar, portant de belles robes longues colorées, avec des dorures, bien ajustées à leur corps tout fin. Il y a comme une volonté de paraître princesse en permanence. C’est très beau. Je ne sais pas ce qu’elles portent pour les grandes occasions, du coup.
Bien que ça existe ailleurs en Asie, la présence d’eau potable gratuite est beaucoup flagrante au Myanmar. Ici dans des jarres sur le trottoir, parfois ce sont des robinets auquel est attaché un gobelet métallique, notamment dans les temples.
Les échoppes les plus abondantes dans les rues sont celles préparant et vendant le bétel. La ou le vendeur prépare les feuilles en y mettant différents composants avant de les rouler et les disposer dans une petite boîte, prêtes à être consommées.
Nouvel an chinois
L’année du cochon commence
Photo de groupe
Les ruelles emplies de restaurants étaient bondées, comme les restaurants
En Chine aussi les grillades sont une panacée, notamment celles de crustacés
Pagode Sule, au centre de Yangon, au milieu d’un rond point.
La cuisine n’est pas très réputée, la plupart des touristes croisés la boude. Pourtant je la trouve plutôt sympa. Pas épicée et savoureuse, pas très gastronomique, mais assez diversifiée pour se faire plaisir et surtout très bien pensée en terme de santé. Classiquement on choisi un certain nombre de plats (deux c’est pas mal je trouve), qu’on nous sert dans des petites coupelles accompagnés d’office avec une assiette de riz, un petit bol de soupe et une assiette de crudité. Si vous finissez le riz, la soupe ou les crudités avant vos plat on vous rapprovisionne gratuitement. Dans les petites échoppes sur les trottoir on peut ainsi super bien manger, et tout ça pour … 1,5 euros. Assez dingue. C’est même gênant parfois. Perso je ne serais, dans les pays dits « du sud », pour l’application d’un coefficient de petite majoration pour les ressortissants des pays à très fort pouvoir d’achat. Coefficient à déterminer pour chaque pays. Ca donnerait plus d’équitabilité et profiterait à toute la population.
A Yangon, avec mes douleurs d’épaule diminuant avec des bouts de papiers dans le soutien-gorge (voir article précédent), j’ai pas mal marché dans différents quartiers. Il y a un magnifique parc, mais peu accessible car en partie en rénovation. La pagode Shwedagon, magnifique, encore une fois. Des salons de massage supers. Des marchés dans des petites rues. Ah, et puis les immeubles. Ils m’ont frappée par leur côté délabrés et en même temps très esthétiques. Il est clair qu’ils ne sont pas entretenus, pas les moyens sans doute, mais ça fait des patchwork de couleurs et de matières qui a son esthétisme. Surtout quand le soleil décline le soir.
Petit marché
Immeubles bordant une rue de Yangon
Ever smile, c’est là que j’ai fait mes photos d’identité 5x5cm pour le visa indien
Vie de rue
Beaucoup de vélos taxis
Petit marché
Avez-vous remarqué ma fascination pour les marchés?
Le visa indien est simple et compliqué à avoir. Simple quand on a tout ce qu’il faut, compliqué parce que franchement, il y a des trucs ridicules. Il faut d’abord aller sur un site internet remplir un formulaire de demande de visa, formulaire assez tarabiscoté, sur lequel il faut télécharger une photo de dimension précise. Ensuite on imprime ce formulaire, et il faut se rendre à l’ambassade avec une photo d’identité (5x5cm, une autre dimension), une copie du passeport, une copie du visa du Myanmar, 103 US$ en billets neufs (tout propres tout lisse, non pliés). Sur place on remplie d’autres feuilles, et puis si tout est ok on doit revenir 3 jours plus tard pour avoir le visa. Sa durée est de 6 mois maximum. Si vous faites une demande, à la question « combien de temps restez-vous en Inde? » mettez 6 mois, c’est le même prix et ça n’engage à rien. Vous aurez un visa de la durée indiquée, contrairement aux autres pays où on a le maximum d’office. Par ailleurs, ici le visa débute dés son obtention et non à partir de l’entrée dans le pays. Comme j’avais mis 2 mois sans savoir que je n’aurai que ça, il ne fallait de toute façon pas trop trainer au Mynamar si je voulais passer pas mal de temps en Inde, comme c’était mon intention.
De plus, comme je savais que mon visa allais jusqu’au 6 avril, j’ai pris une décision pour la suite et ai réservé un billet d’avion pour Istanbul. De toute façon il me fallait prendre l’avion parce que, si en étant très têtue et un peu chieuse la traversée du Pakistan est possible par voie terrestre, ce serait après des complications pour avoir le visa et ensuite voyage avec les militaires 100% du temps (arrêts dans leur caserne, aucune liberté de mouvement) jusqu’à dépôt à l’autre frontière ou dans une ville autorisée. A deux pourquoi pas expérimenter ça, mais perso, je ne trouve pas ça très cool. Parce que c’est notre présence d’occidental qui attire les problèmes dans les endroits où on met les pieds, et même en étant pacifique je ne vois pas du tout l’intérêt de créer tout ce remue ménage juste pour dire qu’on l’a fait par voie terrestre. Au départ je voulais vraiment aller en Iran, mais là non, trop envie d’avancer un peu plus et de prendre le temps d’arriver en Europe et en France par voix terrestre. Et puis maintenant je calcule beaucoup plus mon budget. Donc, vous savez déjà, et moi aussi, qu’après l’Inde j’irai en Turquie.
Joli parc avec des allées-passerelles
Je crois que c’est un vrai bateau, mais pas pour n’importe qui, et pas pour aller à Ouessant
Nouvelle coche, dont je ne connais pas le nom
Aux abords de la pagode Shwedagon
Une des entrées de la pagode, prière de se déchausser avant de monter les escaliers
Le Bouddha de la pagode
(je ne sais pas pourquoi, ça me rappelle le gluon du trou, mais qui parmi vous connait le gluon du trou?)
(si vous ne connaissez pas, ne cherchez pas, il faut être initié tôt pour apprécier)
Autour de la pagode principale, d’autre édifices, pagodes ou stupas, je ne sais pas, je maitrise mal la différence. Sauf qu’une stupa c’est toujours petit
Bouddha couché, mais pas mort
Génie du coin
(collègue au gluon du trou)
J’ai vu la porte des cieux de mon vivant
Illustrations de l’élégance des passants
Là on voit la façon de nouer le longyi pour les hommes
Moine sortant
Le lendemain de l’obtention du visa j’ai pris un bus pour Bagan. Je ne connaissais pas ce nom avant de m’intéresser au Myanmar, mais j’en avais vu des photos et vous en avez sans doute déjà vu aussi. C’est ce fameux site avec plein de temples parmi lesquels s’élèvent des montgolfières au petit matin.
Bagan est sur le trajet pour Mandalay, et c’est de Mandalay qu’il y a des bus pour la frontière avec l’Inde. Bien sûr, il y plein de trucs vraiment chouettes, des paysages fantastiques et des expériences uniques à vivre au Myanmar et que je n’ai pas pris la peine de faire. Les plages à l’ouest, le lac Inkle et ses beaux villages, des treks de plusieurs jours parmi la campagne et les villages, etc. Mais quand le cœur demande autre chose, la logique est de le suivre.
J’étais bien contente de trouver Bagan sur ma route.
C’est un endroit magnifique, avec des centaines de pagodes et stupas, la plupart en ruine aujourd’hui, disséminées dans la nature. C’est un peu surnaturel en fait. Et qui donne de belles images, surtout au lever et coucher du soleil. Les bords du fleuve Irrawaddy sont également très beaux.
Fleuve Irrawaddy
Ma guide d’une après-midi
Le premier temple visité ne payait pas de mine de l’extérieur et était rigolo de l’intérieur : les bâtiments sont construits autour des Bouddhas, qui sont immenses. Ici l’argent a manqué et finalement la construction a été minimale, juste de la taille des bouddhas (il y en a 4 par temple, un pour chaque point cardinal)
Je ne me souviens plus des noms des temples, ni de l’ordre de visite, ni quel bouddha se trouve dans quel temple, je met les photos un peu en vrac, comme ça vient.
J’aimais bien l’ambiance de la plupart des temples, certains plus que d’autres. Et certains Bouddhas étaient très beaux et inspirant. Les plus sobres ont ma préférence.
Offrandes devant un Bouddha, que l’on ne voit pas
Je me souviens que l’on a ici une transition entre le bouddhisme et l’hindouisme, de par la présence des trois principales divinités hindous (Shiva, Krishna, Vishnu) dans le rêve du Bouddha (si j’ai bien compris, comme toujours)
Ici aussi on a une référence aux dieux hindous
En suivant la guide
Le génie du … trou
Dédoublement. Fait réel de la vie de Bouddha
Sandales attendant mes pieds (elles étaient merdiques, thaïlandaises, ont tenu moins de deux mois)
Peintures murales
Ce temple là je m’en souvient très bien, il est fermé à clef. Je l’ai visité seule, après le lever du soleil. Un monsieur vivant à côté m’a ouvert la porte (il était peintre et voulait aussi me montrer ses peintures). C’était très chouette, très beau, et ça sentait le pipi de chauve-souris.
C’est un très vieux temple.
Avec également des peintures murales
Et de jolies statues, un peu hindouisantes
Un Bouddha mort
Pagode pas morte
Au Myanmar tout le monde doit connaitre la vie de moine, au moins une semaine. En général ça se fait entre 7 et 20 ans. C’est pour cela qu’on voit de nombreux enfants moines. Ceux-là je ne sais pas s’ils font leur service minimum ou s’ils sont plus engagés.
Je me souviens avoir pris cette photo pour avoir au moins un exemple de tanaka (que les birmans se mettent sur le visage). C’est très courant, mais j’ai du mal à prendre les gens en photo.
Je sais que ça fait beaucoup de photos de temples et bouddhas, c’est pour donner une idée de ce que c’est de passer ses journées à voir des temples et bouddhas.
Parmi ces hectares archéologiques il y a des villages tranquilles
Coucher de soleil sur le fleuve (saison sèche)
Devant le coucher de soleil, jeune homme préparant une surprise pour sa copine, avec l’aide de ses amis. C’était un peu avant la saint Valentin, un dimanche, peut-être qu’ils étaient séparés la semaine. En tout cas une fois que tout était prêt, il a mené sa copine sur le lieu et lui a offert les cadeaux cachés à droite. Elle était toute confuse.
A la pêche à je ne sais quoi
Coucher de soleil sur le fleuve (n autre endroit un autre jour)
Par contre, si à Moulmein et Yangon j’ai re-goûté au plaisir d’être quelqu’un d’à peu près normal en marchant dans les rues, dans ce haut lieu touristique j’ai retrouvé un statut de cible et les fausses relations, les « hello ! Tuktuk ? », « Hello, you want a guide ? » « Hello ! Have a look to my shop » « Hello ! Cold drink ? »« Hello ! Where are you from ? What is your job ? Me I’m a painter, do you want to see my paints ? »…. Fuck (sorry).
La plupart des touristes loue un scooter pour parcourir tous ces hectares de temples. Et c’est sympa parce qu’ils sont électriques et offrent une grande liberté. Le premier jour j’ai pris une guide et passé l’après-midi à la suivre, chacune sur nos scooter. J’ai bien aimé, et ça m’a permis de comprendre un peu les lieux, de voir les principaux sites. Le lendemain je me suis baladée toute seule, en commençant par un lever de soleil sur le toit d’un temple, avec les ballons qui apparaissent au bout d’un moment. Bon, sur place c’est moins glamour que ça en à l’air, parce qu’on est nombreux à regarder le spectacle et à essayer d’avoir un bon point de vue pour les photos. Au point que beaucoup grimpent carrément sur les stupas, désolant. Franchement, certains touristes n’ont aucun respect. En plus, après quelques tremblements de terre les pierres ne sont pas toujours bien en place, alors grimper sur les murs met vraiment en péril les monuments. Et les grimpeurs aussi d’ailleurs : une américaine est tombée d’une stupa il y quelques années et en est morte. Un autre touriste a été blessé.
Le truc c’est que pour les locaux ça ne se fait pas d’aller réprimander quelqu’un, et pour les occidentaux si on ne leur dit rien c’est que ça ne dérange pas (de la déresponsabilisation de nos sociétés, ne pensez pas, on s’occupe de tout). Avec ça on ne va pas loin.
J’ai donc vu, pris de belles photos, fais du scooter, et était contente de repartir de ce parc d’attraction d’un autre genre.
Parking devant un des spots à sunrise (lever du soleil).
Le lever du soleil est The attraction touristique. Normal.
Sur le toit il y avait aussi un joli Bouddha serein, dans sa petite niche
Quelques temples sont illuminés la nuit
Mmmmm, j’aime beaucoup l’odeur de l’encens bouddhiste
Sur le toit il y a aussi des vendeurs de souvenirs
Le ciel était malheureusement nuageux, mais on a pu voir un peu monsieur soleil malgré tout.
Et puis les ballons ont commencé à s’élever
Escalade sauvage de monument
Dernière étape : Mandalay. J’avais prévu d’y rester quelques jours pour visiter. En fait le quartier où je logeais n’était pas très sympa. Un quartier un peu administratif, avec peu de vie dans les rues, pas beaucoup d’échoppes. Du coup je ne vais pas vraiment m’étendre, encore moins à dire sur Mandalay. Mais c’est à faire, du moins pour vadrouiller dans les alentours où il y a plein de choses à voir. On peut aussi venir de ou aller à Bagan en bateau, par le fleuve, en une journée.
J’ai passé une journée avec un guide qui m’a promenée sur différents sites avec sa moto (pour 25 euros, et il était super, on a bien discuté de plein de trucs), une journée à visiter par moi-même l’ancien palace royale (aujourd’hui en partie un fort militaire interdit au public), la magnifique pagode Sutaungpye, et à trouver un billet de bus pour la frontière. Le dernier jour, après un déjeuner avec un couple de français très sympa, en voyage depuis plus de deux ans, j’ai pris mon bus à 17h. Au programme : voyager la nuit et arriver au petit matin à Kalaymyo, où je devais toper un autre bus pour Tamu, la ville frontalière. C’est parti.
Encore une magnifique pagode. Celle-ci est encore plus particulière parce que Bouddha lui-même a vu et touché sa représentation en or qui se trouve à l’intérieur. Il y a une file d’attente pour pouvoir aller le toucher. Une file d’homme, les femmes sont bien sûr trop impures pour avoir le droit de toucher Bouddha. Le bouddhisme n’est pas mieux, comme toutes les religions elle méprise et asservie les femmes.
Les femmes restent dehors, regardent et prient Bouddha de loin.
Là, les vénérables hommes devant Bouddha
C’est un beau Bouddha
Arcades autour de la pagode
Il y a des salles musée autour de la pagode. Ici des pièces de bronze venant des citées d’Angkor, comme cadeaux entre les souverains de l’époque.
Il y a une salle qui raconte en tableaux comment la statue de Bouddha a été faite et transportée jusque là. Ici on voit le même genre de bateau que j’ai vu dans le parc à Yangon.
Ici on voit que même le roi a aidé au transport de la statue de Bouddha (que l’on voit sur le bateau). Il était tellement fort ce roi qu’il tirait tout seul de son côté alors qu’ils sont des dizaines de l’autre côté. Fabuleux ce roi.
On est passé dans très grand monastère, hébergeant des centaines de moines, pour voir ces derniers aller prendre leur déjeuner (deuxième et dernier repas de la journée, qui doit être pris avant midi). C’était horrible, une foule de touristes incroyable, essentiellement des chinois venus par cars, encerclait les moines et les mitraillait de photos et caméras. Cette photos est prise avec un zoom, sur la point des pieds, antre deux chinois qui bougeait tout le temps. On n’est pas resté, le guide aussi était écoeuré de l’évolution de la situation à cet endroit. Il m’a dit que les chinois ne payaient pas de visa, venaient en tours organisés, pas de contact avec les locaux. En gros peu de retombées économiques et beaucoup de dérangement (sont pas très polis et attentionnés les touristes chinois).
Pause photo à l’entrée d’un pont, avant de le traverser et rejoindre les pagodes en face.
Ligne de Bouddha. Dont je n’ai pas l’explication, c’était une des principales attractions dans les pagodes visitées sur la colline.
Après un super déjeuner local avec le guide, dans un bouiboui au bord de l’eau, en discutant de plein de trucs, direction une île avec de vieux temples dans de beaux paysages
La plupart des touristes traverse la rivière en bateau et ensuite se déplace en calèche de temple en temple. Le guide m’a fait faire le tour en moto, plus rapide et moins cher.
Les paysages bien verts de bord de l’eau était très beaux, avec une douceur dans la lumière
Temple en bois, la première fois que je visitais ne construction en bois. A priori ça me bottait moyen, mais en fait c’est magnifique et impressionnant à l’intérieur, avec des énormes pièces de bois, principalement du tek.
Nous avons fini la journée par le coucher de soleil sur le pont U Bein. De très beaux paysages, un très bon moment
Hé Hé Hé
Non, on n’est pas les seuls, les chinois aussi sont là, et quelques autres
Séances de « je tiens le soleil entre mes doigts »
Le pont en lui-même est très beau
On peut aussi louer une barque pour avoir le coucher du soleil et son reflet
Pêcheur déployant les ailes de son filet
Sauf que le bus était un minibus, on était 17 dedans (pour 13 places), plus une statue de Bouddha d’un mètre de haut et lourde comme un truc en marbre (cinq hommes n’arrivaient pas vraiment à la soulever). La route était défoncée et nous secouait en permanence. Autant vous dire que j’ai souffert, quand le sommeil était là, que les yeux tombaient et que tout autour de moi m’empêchait de sombrer dans le sommeil. J’ai eu un aperçu de ce que peut être cette méthode de torture, avant qu’une route plus plate et une astuce pour caler mon petit sac à dos entre la vitre et ma tête (pour amortir les coups) me permettent de dormir 2 heures.
Ceci dit, j’en garde aussi un bon souvenir, de ce partage de vie avec les autres personnes dont pas une seule parlait anglais. La pause dîner dans un petit bouiboui au bord de la route, où c’était encore meilleur et encore moins cher qu’en ville. La complicité avec cette petite vieille qui avait un œil sur moi et m’offrait des trucs à manger.
C’est donc dans un état correct que je suis arrivée à Kalaymyo, dans le froid du petit matin. On a déposé tout le monde là où il voulait, à commencer par le moine et son Bouddha en marbre, qu’on a laissé au bord d’une rivière. Et puis tout s’est bien enchainé ; un tuktuk m’a amenée au point de départ des bus pour Tamu (une autre gare routière), et après une demi-heure d’attente j’étais repartie. On a fait escale dans un resto pour le petit déjeuner, comme il y avait des vendeuses de fruits sur le parking j’ai trouvé de quoi recharger en vitamines. Le mini-bus, après avoir déposer tout le monde à droite à gauche dans Tamu, m’a laissée devant le poste frontière.
Voila, j’y étais. Formalités de sortie, jamais compliquées, et puis je me suis dirigée vers le pont qui fait passer la rivière frontière.
J’entrais en Inde. Je savais que ce ne serait pas anodin comme séjour. L’Inde chamboule il paraît, on le prend bien ou on le prend mal. Dans tout les cas j’étais heureuse d’aller vers cette rencontre.
Et puis manger indien tous les jours, il y aurait au moins ça de bien.