Les articles sur la Nature ne sont pas si évident à écrire pour le moment, peut-être parce qu’elle me laisse justement en dehors des mots. Depuis l’Ecosse je veux en faire un sur les paysages et la Nature ronde et verdoyante de Grande Bretagne, puis d’Irlande, puis… je suis dans le sud de l’Espagne et je n’ai toujours rien posté là-dessus.
Ce n’est pas très grave. C’est juste frustrant. Surtout quand je vois les photos qui s’accumulent et que personne ne verra jamais. Même moi ; regarderai-je un jour tous ces clichés? Je n’ai jamais été encline aux regards en arrière. Ca viendra peut-être un jour.
Bref, sans mettre beaucoup de mots (dit-elle) je vais faire une sorte de petit diaporama des paysages que j’ai traversé depuis mon arrivée en Ecosse (pour avant voir les autres articles de la section Nature du blog). Ce n’est pas du tout un défilé exhaustif. Je ne pense pas toujours à prendre des photos. Mais j’ai eu de bons échanges avec la Nature, toujours, c’est que qui me relie à ma vie, ne serait-ce qu’en levant les yeux au ciel de temps en temps.
Ecosse – Verdure et fleurs dans un petit vallon, bruit d’un ruisseau caché
En Grande Bretagne la Nature semble globalement plus préservée, plus respectée. C’est vrai pour les animaux mais aussi pour les paysages ; tout aménagement reste le plus souvent harmonieux dans le paysage. Les routes semblent épouser les reliefs. Mais surtout, surtout, les arbres sont partout magnifiques, comme des ancêtres veillant sur nous.
Haie de Hêtres en Ecosse
Sur un bord de route
Ils sont très vivant, très présents
Outre les arbres, les paysages sont de grands espaces très peu habités, sur lesquels courent les nuages et les rayons du soleil.
Coline scintillante, ici figée sous un seul éclairage
Atmosphère très humide, la mousse pousse vite et bien, augmentant les nuances de vert et adoucissant encore plus les rondeurs des paysages.
Pierre qui ne roule pas amasse la mousse
Puis l’Irlande, où j’ai été heureuse de découvrir ce que ça fait un paysage où le bocage est toujours présent. Quand je parlais des haies d’arbres qui sont détruites en Bretagne et beaucoup de régions de France plusieurs personnes me demandaient : « Pourquoi? Ca coupe le vent et protège les cultures pourtant! »
J’ai essentiellement visité le Connemara en y passant une belle semaine, racontée dans l’article Suite de ma balade irlandaise. J’avais mis des photos de côté pour mieux en illustrer les paysages, il est temps que je les sorte.
Un grand petit air de Bretagne ; mais le Connemara est plus grandiose
La côte ne m’a pas du tout dépaysée, elle ressemble beaucoup à des côtes de Bretagne, genre Cap Sizun. Mais en plus sauvage et préservé, sans agriculture intensive s’approchant du bord, sans drainage des parcelles. Seulement du pâturage de moutons et quelques chevaux. Et beaucoup de zones humides littorales.
Bruyère et ajoncs, couleurs du mois d’août des côtes celtiques
Bidon en plastique couvert d’Anatifes échouées sur une plage. Trop lourd à déplacer, je n’ai pas pu le remettre à l’eau alors qu’elles criaient d’étouffement.
Le Parc National du Connemara vu depuis la côte de Cleggan
Depuis la côte, quand on regarde à l’intérieur des terres ont voit les hauteurs des montagnes du Connemara. Pas de très hauts sommets, mais grandioses, magnifiques au-dessus de la lande qui elle est au niveau de la mer.
J’y suis allée sans grande motivation parce que visiter le Parc National c’est plonger dans un flux de visiteurs du monde entier, c’est aller dans la Nature sans y aller. Mais je n’ai pas regretté. Déjà l’ascension du Diamond Hill est une bonne séance de sport, mais en plus la vue est somptueuse.
Pas trop chaud et pas de pluie ce jour-là : l’idéal pour crapahuter
Flancs en gris et vert, avec des ruisseaux qui dégoulinent de-ci de-là
Des kilomètres carrés de lande déserte
Sommet de Diamond Hill avec derrière la vue sur la côte découpée comme dans les romans de fantasy (il est où l’îlot du Dragon couleur rubis?!!!)
D’autres sommets plus loin dans les terres, mais seul Diamond Hill est accessible aux visiteurs. Tant mieux pour le Connemara.
Quelques rencontres de balades :
Héron! « Héron » petit! Pas « tapon »! (ok, je sors)
Vaches (Oh la)
Au Pays de Galles il y avait déjà moins de verdure. Moins de…ceci, plus de…cela, comment dire, c’était plus proche de la Bretagne, de la vie internationale, du monde moderne. Mais toujours le bocage et les arbres magiques, intimidant.
Arbres mariés par les liens sacrés de leurs racines
Je n’ai pas vraiment de photos de la Nature autour d’Hereford et de Ledbury. Ensuite je suis descendue vers le sud et là… moins de verdure, presque plus de bocage et très très peu de beaux arbres. Des sites comme Avebury et Stonehenge sont au milieu de paysages similaires à la Beauce française : dévastés.
Paysage désertique ou presque, entièrement dédié à la grande agriculture céréalière.
Je n’ai pas mis ici la pire des photos, elle montre surtout l’importance des champs de céréales qui d’ailleurs sont l’objet de circles crops tous les ans!
Mais dans cette partie d’Angleterre aussi on trouve des espaces verts :
Balade de fin de journée autour de Chiseldon
Et où que je sois, il y a toujours un beau ciel :
Ciel à Avebury
Ciel à Portsmouth
Ciel à Clermont Ferrand
Ciel depuis la fenêtre du car vers Montpellier
Ciel dans la nuit à Fitou
Entre la Grande Bretagne et le sud de l’Espagne je ne me suis pas beaucoup arrêtée. Un peu dans le sud est de la France et un peu à Barcelone. Souvenirs chaleureux de Leucate chez Sébastien, mes derniers souvenirs de réelle campagne, avec une Nature que je connais peu : le vent chaud, les lumières sur fond d’orage, les paysages plats et sableux, les fruitiers sauvages. J’en ai un peu parlé dans l’article Ca bouge, et la photo de couverture de cet article a été prise à Fitou.
Au sud de l’Espagne j’ai découvert Gibraltar la semaine dernière. Un gros rocher surplombant le détroit du même nom, hébergeant les seuls singes européens (des macaques de Barbarie). Et quelques 30 000 habitants, soit 4500 hab/km2.
En grimpant les « marches méditerranéennes »
Phare à la pointe de Gibraltar. Le flou n’est pas artistique, il y avait de la transpiration sur l’objectif, je ne l’ai pas remarqué de suite.
Côte marocaine de l’autre côté du détroit
Macaque (toi-même)
Macaque (et t’sa mère)
Mon meilleur souvenir de Gibraltar est la visite off de la grotte St Mickael. Ceux qui veulent aller plus loin peuvent contacter un guide et on part pour 2-3h avec un casque pour une visite d’où l’on ressort avec les fesses boueuses et les chaussures trempées ; rigolo non? Sérieusement, c’est beaucoup mieux qu’une visite classique, en plus mon guide et le groupe étaient drôles.
Lampe torche posée sur une protubérance rocheuse su sol
Il y a quoi dans cette salle?
Un lac! Là, il fallait marcher sur le petit rebord sur la gauche. Bilan : deux à la flotte.
J’adore les grottes.
Aujourd’hui je suis à la Linea de la Concepcion (la ville espagnole qui touche Gibraltar), le voilier essaie d’arriver au plus tôt, Stéphane le skipper peine à descendre par manque de vent. Je vous ai dit que le voilier s’appelle Souls? Pas mal non?
J’attends. Je me prépare à passer d’une grande liberté et semie solitude à la vie à cinq dans un espace réduit. De la vie terrestre à la vie marine.
Ce matin j’ai pris mon 4ème bain de mer de l’année, mon 3ème en moins d’une semaine un bonheur énorme. L’eau n’est pas si chaude que ça à la pointe de l’Espagne! Mais plus chaude qu’à la pointe de Bretagne.
Je regarde les vagues.
Je regarde la mer.
Il fait chaud. Le temps passe lentement.
Dans mes voiles non plus il n’y a plus de vent. Pour le moment. Qui suis-je, ou vais-je, dans quelle étagère, tout ça quoi.
Le ciboulot est d’un banal.
Je le laisse causer sans trop l’écouter, maintenant.
Je sens le soleil sur ma peau, l’air qui entre et sort des poumons, le moment qui n’en finit plus de commencer.
J’ai de la chance quand même, une p—-n de chance.
Mais je m’en fous, je l’ai bien cherché.
Et bientôt ce sera la vie en bleu.