Norvège

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Je quitte la Norvège, après plus d’un mois et demi dans ce pays.
Ce qu’il m’en reste le plus c’est la Nature, les paysages. Et encore, je n’en ai pas profité tant que ça. Des balades oui, mais pas de randonnée digne de ce nom, pas de marche dans les montagnes.
Par contre j’ai vécu sur place le temps de m’imprégner un peu et mes yeux ont parcouru des reliefs et des lumières.
Ce post ne sera pas très long, juste pour témoigner un petit peu de la puissance et de la magnificence de la Nature norvégienne. Des images du Finnmark et de celles chopées le long de la route vers le sud, depuis les cars ou le train.
Je raconterai le voyage et les rencontres dans un autre article.
Sur la carte l’article situe le dernier endroit où j’ai logé (emplacement exact de la caravane)

 

Îlots dans le fjord Porsanger

 

Le fjord Porsanger est particulier en Norvège par sa très large ouverture et son orientation nord-sud qui permettrait la présence de biotopes particuliers, mais je n’ai pas creusé la question. J’ai juste apprécié le regarder et le photographier, au grès des lumières.

 

Îlots dans le fjord Porsanger bordé de montagnes toujours enneigées

 

Rivière passant à Børselv avant de se jeter dans le fjord Porsanger

 

La rivière de Børselv est réputée pour la pêche. Les pêcheurs viennent de toute l’Europe pour faire de belles prises, particulièrement des saumons.

 

Végétation littorale, au premier plan un genévrier

 

Végétation littorale, où les baies sont également toujours présentes

 

Couple de Labbes parasites, me chargeant pour défendre leur nid (je faisais tourner ma veste au dessus de ma tête pour ne pas qu’ils descendent me la perforer!)

 

Gros plan sur la végétation littorale

 

Vidéo de la rivière de Børselv, pour donner un peu d’ambiance

J’ai déjà parlé de ce que j’ai vu de la Nature autour de Børselv dans l’article Finnmark. Depuis j’en ai vu un peu plus, notamment en ayant la chance l’aller voir le Cap Nord. Il faut 3h30 de route pour y arriver depuis Børselv. Il faut longer le fjord Porsanger, d’abord pour descendre jusqu’à Lakselv puis pour remonter sur la rive ouest jusqu’à Honningsvag, la ville la plus proche du Cap Nord. Des milliers de visiteurs y débarquent chaque semaine, notamment avec des ferries croisière de plus de 2000 passagers, soit autant d’habitants que la ville elle-même.

 

 

Maisons le long de la rive ouest du fjord Porsanger

 

Zone humide sur la rive ouest du fjord Porsanger

 

En remontant vers Honningsvag le relief se fait de plus en plus marqué et la végétation de plus en plus rase. Les arbustes disparaissent. Les zones rocheuses sont plus importantes. Les tunnels s’enchainent pour passer les montagnes.
La route, comme la grande majorité des routes du Finnmark, a été construite par les troupes allemandes pendant la seconde guerre mondiale. Auparavant les déplacements se faisaient en bateaux par la mer ou en traîneaux dans les terres.

 

Falaise au profil marqué sur la route vers Honningsvag ; la route longeant la mer la transperce par un tunnel.

 

Devant ces espaces je prenais conscience que la notion de Nature sauvage, peu fréquentée, n’est pas réservée qu’aux forêts équatoriales ou autres jungles asiatiques. Ici la vue peut porter loin, mais le corps entier est comme arrêté par quelque chose qui peut être de l’ordre du respect face à la grandeur des éléments, mais aussi je pense par cette conscience que les éléments sont ici plus forts que nous. Il est connu au Finnmark que l’on ne va pas se balader à la journée sans quelques précautions : le temps est très variable, même au printemps/été. Irène m’a fait écouter une chanson dédiée à 4-5 amis décédés lors d’une balade, surpris par un changement de temps radical qui les a fait mourir de froid.
Alors, imaginer l’hiver ici m’apportait une sorte de fascination.

 

Paysage entre Honningsvag et le Cap Nord

 

Hauteurs toujours enneigées sur la route du Cap Nord

 

Neige toujours présente en juin sur la route du Cap Nord

Mon voyage entre Børselv et Oslo s’est fait en longeant la côte, par voiture (auto-stop), bus et train. Quoique ce dernier a quitté la côte au niveau de Trondheim pour rejoindre Oslo, plus à l’est.
Mais quand je dis longer la côte c’est un raccourci de langage. On ne la quitte jamais vraiment, mais on coupe quand même moult péninsules et on passe moult tunnels sous des montagnes. Parce qu’en guise de côte, la Norvège est une vraie dentelle de fjords laissant entrer la mer très loin dans les terres. Beaucoup de paysages donnent l’impression de longer un grand lac de montagne alors qu’il s’agit d’un bras de mer bordé des célèbres montagnes norvégiennes.

 

 

Photo prise depuis un des ferries qu’empruntent les bus pour couper la route en traversant un bras de fjord

 

Même en descendant vers le sud on se rend compte que l’hiver est rude partout en Norvège, par la fréquence de reliefs pellé de toute végétation. Je ne suis pas géologue mais les roches et les plis apparents ont de jolies courbes impressionnantes.

 

Flan de montagne où aucun sol ne peut s’installer

 

Photo couleur d’un paysage noir et blanc

 

La variabilité de la météo est une autre caractéristique de la Nature norvégienne. A l’échelle d’une saison (en été on peut passer de 25°C à 10°C d’un jour à l’autre) mais aussi d’une journée. Dire qu’il pleut tous les jours n’ai pas forcément exagéré, surtout au Finnmark (la pluie en question peut n’être qu’une averse de bruine de 2 minutes parfois).
Un avantage est la danse de la lumière du soleil avec les nuages, créant des éclairages, différents au cours de la journée et pouvant être vraiment magnifiques.

 

Percée de soleil dans un fjord, photo prise depuis un car

 

En descendant vers le sud le soleil se faisait de plus en plus bas le soir

 

Panorama depuis une colline au-dessus de la ville de Fauske, à partir de laquelle j’ai pris le train

 

Petit étang sur la colline au-dessus Fauske ; la végétation est bien différente du Finnmark

 

Coup de projecteur du ciel sur une colline en face de moi, l’effet est presque paranormal. Magnifique en temps réel.

 

La Norvège est le pays des trolls et autres êtres de la Nature et je vous assure que ça se sent. Combien de fois je n’ai pas posé mes yeux sur un endroit ou un paysage me ramenant dans l’épopée du Seigneurs des Anneaux! En haut de la colline de Fauske il y avait un village de hobbit, je l’ai bien senti et ai vue les petits sentiers suivis par les habitants.

 

Photo depuis le train ; les paysages sont de plus en plus verts

 

Hameau éclairé par un autre coup de projecteur céleste

 

Lac ou fjord? Je ne sais plus!

 

Si vous m’avez suivie sur Facebook ou Instagram vous avez eu un peu de nouvelles de mon séjour près d’Oslo.
J’ai vécu deux semaines dans une caravane au bord d’une forêt. J’y ai fait de nombreuses balades et ça m’a fait du bien de retrouver les arbres et la nuit (3-4h mais c’est déjà ça!).

 

Plants de cloudberries et de blueberries sous une forêt de pins bordant une mini-tourbière

 

Jolie plaque de sphaignes formant une petite tourbière aux jolies nuances de couleurs

 

L’endroit où j’ai séjourné se trouve sur la péninsule orientée nord-sud qui fait face à Oslo. On y accède depuis la ville par un ferry, puis des bus. On peut aussi y aller par la route en longeant le fjord d’Oslo jusqu’à cette péninsule. Auparavant lieu de villégiature pour les vacances ou les week-ends, beaucoup de norvégiens viennent aujourd’hui occuper à l’année ces petits logements appelés cabines (sortent de petits chalets).
Ils y trouvent le calme de la Nature, avec forêt et bord de mer.

 

Sur les rives du fjord d’Oslo

 

Au cours d’une balade avec mes hôtes nous avons été voir une ancienne carrière de mica, au fond d’une grotte creusée pour ça sur le rivage du fjord. Le mica est une roche en feuillets translucides, qui a été utilisé à la place du verre il y a plusieurs siècles. Je le connaissais car il fait partie des trois roches composant le granit (quartz, feldspath et mica) ; si vous regardez du granit à gros grain vous verrez les morceaux de mica briller (souvent grisâtre mais il peut aussi être noir).

 

Grotte tunnel menant à l’ancien lieu d’extraction du mica

 

Arrivée au fond de la grotte (j’adore les grottes)

 

Ancien lieu d’extraction du mica, plusieurs morceaux jonchent le sol

 

Morceau de mica dans mes gros doigts

 

Voila, pas de photo exceptionnelle, je n’ai pas vu les Loffoten, je n’ai pas fait de trek, etc. , mais là où je suis allée il n’y avait pas beaucoup de touristes (sauf au Cap nord, c’est im-pres-sion-nant) et puis je m’en fous parce que j’ai beaucoup aimé ce que j’ai vécu et je ne pavane pas dans les salons (je dis ça parce qu’on m’a déjà plusieurs fois fait la remarque « quoi?! tu n’as pas été aux Loffoten?! »).

Je vous préviens déjà, en Ecosse je n’irai pas dans les Highlands, et je m’en fous 😀

Je finis sur ce contre-jour du soir dans le fjord Porsanger. Il est 22H30, nous revenons du Cap Nord, soit 7h de route dans la journée, nous sommes fatigués mais tenons le coup avec du chocolat, et puis un peu avant d’arriver le ciel nous couvre d’or.

La vie est belle.