Tableau de chasse

Classé dans : Articles | 0

Il y a 4 sections à ce blog, ce qui est plutôt embêtant, car il n’est pas vraiment facile d’être équitable dans la répartition des articles entre ces quatre thèmes. Notamment avec un d’entre eux concernant les humains, étant humaine moi-même tout ce que je peux raconter n’est que humain.
Mais je vais essayer de garder ces quatre sections, parce que je les aimes et que ça m’oblige à en parler.

Je rajouterais bien une section Paysans car, mine de rien, la production de ce que nous avalons tous les jours reste un sujet qui m’intéresse beaucoup. Notamment par le peu d’intérêt que les sociétés en générale accordent aux personnes qui l’on désigne sous le terme de secteur primaire. Primaire comme primordial, mais les paysans sont le plus souvent considérés comme de pauvres gens qui font ça parce qu’ils ne savent pas faire autre choses. Ils sont si peu éduqués, avec si peu de connaissances, que nous avons tout à leur apprendre. La preuve en est qu’ils nous écoutent et suivent les instructions. Du moins jusqu’à présent, parce que maintenant il y en a qui se réveillent.
Et pourtant leurs connaissances, du moins celles des parents ou grands-parents des paysans occidentaux actuels, étaient réelles et souvent profondes, tout en étant subtiles car adaptées à chaque lieu de vie, voire à chaque parcelle cultivée. Parce qu’on ne peut pas côtoyer et faire selon les cycles naturels, tous les jours pour cultiver la terre, sans apprendre à les connaître et à les écouter. Ca, les gens des villes ils ne peuvent pas comprendre. Alors quand leur vient l’idée d’éduquer les paysans à faire avec la terre comme avec un carrelage inerte, et bien ils cassent tout. Et ça ne marche pas, forcément. Les paysans ils ne savaient pas qu’ils savaient mieux que les gens de la ville sur certains sujets les concernant directement. Parce que tout connaisseurs de leur bout de campagne qu’ils étaient, ils savaient aussi qu’ils étaient pauvres et non instruits. Et, particulièrement en France, nous confondons absence d’instruction (donc de diplôme) et absence de connaissance.
Voila pourquoi je veux aller voir les paysans du monde et que j’en parlerai. Mais dois-je en faire une section ? Je verrai.

 

Alliance de la Nature et des cultures (de courges)

Avec tout ça je me suis laissée embarquer dans un sujet qui me titille grandement, alors que ce n’était pas le sujet que je voulais aborder. J’ai commencé à parler équitabilité entre les sections, il me faut donc parler des clowns.

Aaaah, chouette, on va rire ! (je vous entends d’ici)

Et bien non, enfin vous ferez comme vous voudrez mais ce n’est pas très drôle : je n’en trouve pas vraiment, des clowns.

Ok, ce n’est pas le centre de mes préoccupations et je n’ai pas fait l’annuaire pour essayer d’en rencontrer. Quoique, j’ai fait quelques recherches sur internet pour voir ce qui existait en monde clownesque dans tel ou tel endroit traversé : quasi rien. Oui, un stage organisé par telle association en 2009, tel clown passé par là en 2013, ou tel cirque Bouglione ou Perlimpimpin en vue le mois prochain.

C’est pas ça.

Et pourtant quelques surprises aussi, pas du tout la panacée, mais qui dans ce désert ont fait office de fontaine de jouvance pour cette joie intérieur que donne le clown.

La première fois c’était à Hambourg. Il faisait gris, pas très chaud, il pleuvait. Je ne sais plus ce que je cherchais, peut-être rien. Je visitais en déambulant dans les rues qui en l’occurence était les mêmes qu’à Brest, Lilles ou Carcassonne : des boutiques en tout genre dont vous connaissez les enseignes, mis à part quelques échoppes vendant de quoi manger, en particulier des saucisses.

Et tout à coup je tombe sur un clown à la sortie d’un grand magasin. Un clown de rue qui ne faisait pas grand chose à part être habillé et maquillé en clown, le bas des jambes dans une caisse avec des chaussures au niveau des genoux faisant l’effet d’être en présence d’un court sur pattes. Il souriait de son sourire franc et joyeux, de la pure joie gratuite, en serrant les mains de qui veut. Et avec une coupelle devant lui pour récupérer les pièces de qui voulait bien donner.
C’était beau, si, si.

 

Clown de rue à Hambourg

 

Que ce soit l’homme ayant besoin d’argent et donnant de la joie et du sourire en échange.
Que ce soit le clown, n’ayant rien à dire mais donnant juste sa joie et son sourire dans la grisaille.
Que ce soit juste les couleurs et l’effet comique décalé par rapport aux pensées qui nous mènent comme des rails à travers les rues trempées.
Que ce soit tout ça en même temps, j’ai bien aimé.
J’ai donné des sous et il m’a lui-même proposé de le prendre en photo.
Mon premier clown du voyage :o)

A Stockholm je n’ai pas croisé de clown proprement dit, mais j’ai eu aussi cet effet drôle car décalé dans les circonstances présentes. Je marchais dans une rue piétonne touristique très fréquentée, avec donc des gens aussi normaux que moi, et puis tout d’un cou je me suis trouvée devant un bonhomme en tenue genre 18ème siècle. Il se dandinait tranquillement avec un petit sourire en coin et en faisant des clins d’oeil à ceux qu’il croisait ; ça m’a fait rire. Lui aussi avait une petite timbale à la main, qu’il tendait de temps en temps pour récupérer des pièces. Je lui en ai donné une et j’ai pu le prendre en photo.

 

Sortie spacio-temporelle à Stockholm

 

Pour avoir déambulé dans Stockholm quelques jours j’ai repéré qu’il faisait partie d’un groupe d’immigrants d’Europe de l’est. Et contrairement à la plupart des personnes venant de ces pays ce groupe était plutôt joyeux et offrait de la musique, des chants ou ces déguisements drôles en échange d’un peu d’argent. J’ai beaucoup de reconnaissance envers ceux qui mettent de la joie dans les rues, merci à eux.

Un jour en fin d’après-midi, toujours à Stockholm, je me suis retrouvée derrière un clown rentrant chez lui, sac sur le dos. A priori il devait faire partie du même groupe que précédemment. Et je regrette de ne pas l’avoir vu en action. La photo est prise à la volée, sans lui demander.

Elle a quelque chose de parlant cette photo mais je ne sais pas comment dire. Simplement un clown, non, là c’est un homme habillé en clown qui rentre chez lui après le travail, dans l’indifférence. La sienne et celle des autres. Je ne sais pas. Peut-être une illustration de nous tous, nos êtres personnels, différents et particuliers, beaux et colorés, marchant sans être vu, même de nous même. Tant de potentiels ignorés en chacun de nous.

 

Homme en clown ayant fini sa journée, Stockholm

 

Dernièrement, j’ai fait une recherche internet pour voir si je pouvais croiser des clowns après mon départ du Finnmark. Je suis arrivée je ne sais plus comment (vous connaissez le surf internet, on glisse, glisse et on perd le fil, même du temps) sur ce site : Cliquez :o).
J’aime beaucoup. Patrick Van den Boom est un vrai clown (le nom est pas mal aussi), emballé et motivé pour faire vivre les clowns et réveiller les clowns qui sommeillent en chacun de nous. Pour cela il a créé une école internationale (les clowns ne font pas les choses à moitié) qui pour le moment organise des stages en Norvège et parfois en Italie, avant qu’un jour ce soit partout dans le monde, bien sûr.

J’ai ainsi vu qu’il y a un stage en Norvège fin juillet. Argh, un peu tard pour mes dates a priori (je n’en ai pas de fixe). Et puis je n’ai pas prévu un budget stage, c’est le genre de chose qui plombe vite fait des finances. D’autant plus en Norvège, un des pays les plus chers du monde. Mais par curiosité toute clownesque j’ai pris contact pour demander les tarifs et modalités d’hébergements. Pas si cher que ça dites donc pour une semaine dans les montagnes norvégienne : si je campe (il peut fournir une tente) et me débrouille par mois même pour les repas ça revient entre 650 et 700 la semaine.
Ceci dit, ça fait quand même une somme et je ne suis qu’en début de voyage, alors c’est non.
Mais ça m’a quand même permis de discuter par messenger avec Patrick Van den Boom, qui est un sacré personnage que je suis contente d’avoir découvert. Clown presqu’à temps complet apparemment, en tout cas le clown coule dans ses veines et sa philosophie de vie. Moitié irlandais, moitié néerlandais il vit en Norvège depuis 7 ans. Mais il se sent surtout irlandais. Pour lui le clown est toujours en découverte et recommencement, dans l’ici et maintenant. Lui aussi encourage vraiment les débutants car ils sont neufs. Une bonne part de son travail en stage est d’essayer de garder la fraicheur du début et de donner confiance, ne pas avoir peur de cet inconnu perpétuel dans lequel le clown avance.
Beau programme qui me plaît bien. J’ai tellement les boules de m’y mettre à chaque fois 😀
Avec tout ça on est amis sur Facebook, je lui ai dis que peut-être je croiserai un autre stage ailleurs dans le monde pendant mon voyage, alors qui sait ?
En tout cas, il reste des places pour le stage de juillet, si vous voulez passer de belles vacances dans un cadre magnifique sautez le pas : allez rencontrer votre clown avec Patrick Van den Boom (ça rime).

L’été il y a plein de spectacles et festivals avec des clowns, je vous encourage à aller les voir, c’est une espèce en voie de disparition. Vous ne me croyez pas ? Taper clown dans youtube et regardez les résultats… désolant, il est temps de faire quelque chose.