Finnmark

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Finnmark est le nom de cette région la plus au nord de la Norvège, où je m’attarde pendant un mois, histoire de m’imprégner de l’air et de la lumière arctique. Elle est blanche et crue cette lumière, sauf en fin de journée (vers 11h) où elle peut se faire plus rasante et chaleureuse.

Il fait jour tout le temps. Même si le soleil se couche encore de 0ht à 1h du matin il ne va pas assez loin pour nous priver de ses photons. Il ne monte pas aussi haut qu’en France non plus, c’est rigolo de voir son trajet dans le ciel, à mi-hauteur et presque toujours au même niveau. Ici on a encore plus l’impression qu’il nous tourne autour.
Comme les montagnes.
Au Finnmark le paysage est plus ouvert que dans les régions du sud de la Norvège, mais les grandes plaines sont entourées de montagnes qui m’impressionnent. Elle sont immenses, plus ou moins à l’horizon, encore couvertes de neige sous laquelle s’échappe des patchs de roche grise, essentiellement de la dolomite. J’aime ces immensités minérales. J’espère avoir l’occasion de randonner dans les hauteurs.

 

 

Nuances de gris norvégiens

 

Quand je suis arrivée il y avait encore des tombées de neige et il gelait la nuit. Il y est rare que ce soit comme ça début juin mais, comme partout, les saisons sont irrégulières et cette année est ainsi.
Et puis en 2-3 jours nous sommes passé au printemps. D’abord, la neige ou pluie-neige a cessé pour ne laisser place qu’à la pluie, qui a accéléré la fonte des neiges. Et depuis quelque jours c’est grand soleil et je peux se mettre en T-shirt. Comme ça, d’un coup. Mouffles-bonnet-deux polaires et paf, T-shirt. Etonnant non ? (ma citation préférée de Monsieur Cyclopède).
Le paysage évolue très vite, la neige fond, le niveau et le courant de la rivière augmente, les bourgeons sortent et le vert commence à prendre place sur les branches.

 

Eclosion de la verdure

 

Sur le sol je vois soit de la roche, soit des zones humides où l’eau s’écoule lentement suite à la fonte des neiges, soit des tourbières, soit une couverture de plantes dont trois donneront des baies cet été : blueberries (myrtilles), cloudberry (plaquebière, une découverte pour moi, très bon!) et crowberries (baie de camarine, pas goûté mais de toute façon peu utilisée car un peu amère).
Des parterres de myrtilles, le rêve…. ce sera en août, je serai ailleurs.

 

Futur tapis au 3 baies :-b

 

La qualité du silence est exceptionnelle. Il est impressionnant par son intensité et sa fréquence. Il peut surgir même en pleine journée. J’adore l’écouter.

En fait il y a très peu d’oiseau et encore moins d’insectes. Hormis les moustiques, qui ne sont pas encore complètement réveillés mais qui vont pourrir la vie des habitants des régions du nord de la planète pendant tout l’été. Vous m’excuserez le terme un peu fort, mais il est parfaitement réaliste à entendre ces mêmes habitants. Il y aura les moustiques (j’en côtoie déjà quelques uns au jardin, pas des Culex sp., plutôt des gros Anophèles) et puis il y aura aussi les black flyes, beaucoup de mouches. Normalement je serai partie avant de connaître l’enfer!

Peu d’oiseau également donc, en quantité et en diversité. J’ai vu des moineaux, des pigeons, des mouettes qui semblent rieuses et puis la corneille mantelée, noire et grise, qui est très présente dans le paysage depuis le Danemark. J’entend et aperçois des limicoles ; des coulis qui doivent nicher dans les tourbières alentours et des chevaliers qui en font peut-être autant? Sur la côte j’ai vu le familier huîtrier pie. Dans les bosquets j’ai croisé ce qui semble être des jaseurs boréals et quelques passereaux que je ne connais pas. Sans jumelle ni de livre ornithologique je reste sur mon ignorance. Il y a aussi des aigles mais pour le moment rien vu de tel.

 

Corneille mantelée

 

Passereaux non identifiés

 

Jaseur boréal

 

Les rennes sont très fréquentes. Déjà en car j’en avais vu pas mal traverser la route. Et puis ici on peut en voir traverser les jardins. Il y a aussi des élans, plus rares et impressionnant, j’espère avoir la chance d’en voir avant de repartir.

Un magnifique renard polaire a traversé le jardin l’autre jour. Il était plus grand que le renard roux, avec un pelage plus clair, dans les blonds dorés, magnifique. Je n’ai pas eu le reflex de prendre l’appareil photo (normal, ce n’est pas un reflex mais un hybride, hahaha!… ok, je sors)

 

 

Børselv, le village où je suis, est sur les rives d’un très long fjörd au fond duquel il y a Lakselv, où j’ai fait escale avant d’arriver. C’est le fjörd Porsanger, très large et très ouvert, offrant un paysange différent des images de fjörds norvégiens que dont on a l’habitude.
Nous somme allés rammasser des algues sur une plage où s’accumule des Fucus sp. (une autre espèce que celles présentes en Bretagne), des Ascophyllum sp. (je ne sais pas s’il s’agit de A. nodosum comme en bretagne mais ça y ressemble) et un peu de Laminaires (j’ai reconnu Laminaria saccharina, plus connue sous le nom de Kombu royal). Ces algues vont nous servir à amender la terre pour les cultures.

Mais là, je quitte la Nature … 🙂

Un peu de rab :

Bain de pieds printanier pour les bouleaux

 

La neige s’en va

 

L’eau s’écoule de partout, les ruisseaux et rivières gonflent

 

Beaucoup de tourbières en paysages ouverts

 

Des rennes s’enfuient dans un jardin en me voyant

 

L’été n’est plus très loin, et il sera très court