Hébergements et rencontres

Classé dans : Articles | 0

 

Dans mon précédent article je vous ai un peu parlé des auberges de jeunesse que j’ai fréquenté à Amsterdam et Hambourg. Aujourd’hui je quitte une troisième auberge de jeunesse qui ressemble beaucoup aux deux autres dans le confort des chambres.

Café Koti à Rovaniemi (Laponie, Finlande) reste mon auberge préférée des trois : confort des lits, convivialité +++, il y a aussi une cuisine et coin détente à disposition (avec livres, TV, fauteuils) et il y a un … sauna !
Le pied total. C’est sûr, quand je serai grande il y aura un sauna chez moi.
Pour 31 euros la nuit ça fait cher par rapport aux anciennes auberges mais ça reste très correcte pour un logement dans le coin.

Avant d’arriver dans cette ville j’avais contacté des personnes du réseau Couchsurfing pour voir si quelqu’un pouvait m’héberger, mais je n’ai eu aucune réponse. Alors j’ai regardé une autre appli, Booking, qui me donne tous les hôtels du secteurs avec les prix et une possibilité de réserver en ligne très facilement. Booking peut aussi indiquer des auberges de jeunesse et c’est ainsi que je suis arrivée à Café Koti.

Pas longtemps, deux nuits, le temps de dire bonjour au père noël et de jeter un petit œil au monde finlandais. C’est rien une journée, mais ça me laisse entrevoir que ce doit être une destination de vacances très chouette. Surtout en hiver. Aurores boréales, excursions en traineau, en motoneige, baignade dans des lacs gelés (avec combinaisons étanche), restaurant ou hôtels dans des igloo, randonnées en raquette, etc. Les gens sont sympathiques (comme partout dans le nord de l’Europe j’ai l’impression) et la ville est suffisamment petite pour sortir des clichés et des moules communs à toutes les grandes villes occidentales.

Et le village du père noël, présent sur la commune, doit avoir de l’allure sous la neige et avec ses animations battant à plein, alors que le 29 mai c’est un peu mort !

En auberge de jeunesse j’ai un peu discuté avec une japonaise, une lettonienne, une finlandaise, mais là aussi l’ambiance a évolué : les regards sont plus tournés vers l’écran d’un téléphone ou d’un ordinateur. Et je ne fais pas exception, ne serait-ce que pour chercher mon prochain transport et mon prochain hébergement.

 

Dortoir 10 places au Café Koti, Rovaniemi (Finlande)

 

Avec le réseau Couchsurfing par contre l’objectif est de rencontrer des gens de partout donc la question ne se pose même pas ; les soirées sont l’occasion d’échanges et d’histoires croisées. Le site internet regorge de personnes partout dans le monde prêtes à accueillir des voyageurs (sous conditions ou non, il faut bien lire les fiches), ou cherchant à être accueillies pour une durée variable lors d’un voyage. Dans plusieurs villes les personnes inscrites sur le sites se regroupent ou créent régulièrement des moments d’échanges dans un lieu public. Ces événements sont également très pratiques pour les voyageurs qui, à l’occasion d’une soirée dans tel pub, d’un café, d’une balade ou visite de musée, peuvent rencontrer des locaux et discuter avec eux.

Mais couchsurfing n’est pas qu’un monde de bisounours, il faut aussi être vigilant sur les personnes que l’on contacte ou qui nous contactent. Le site informe beaucoup sur les précautions à prendre, en particulier pour les femmes. Les renseignements que l’on met sur notre compte en ligne permettent de voir s’il y a des centres d’intérêts communs, de rassurer ou non ceux qui les lisent, car quelqu’un qui ne met rien sur lui reste une boîte noire dans laquelle tout est possible.

Les profils peuvent être plus ou moins vérifiés par le site : numéro de téléphone (vérifié par envoie d’un code par SMS), adresse (vérifiée par envoie d’un code par courrier postal), carte bancaire (vérifiée par règlement de 20 euros au site). Mais le plus important à lire sont les références laissées par des voyageurs ou des hôtes qui ont déjà rencontré la personne en question. C’est en les lisant que l’on peut voir s’il y a eu des problèmes et lesquels (certains commentaires sont même assez gonflés sur la propreté ou le désordre du logement, on n’est pas à l’hôtel non plus).

Pour le moment je n’ai été hébergée qu’à Stockholm, mais j’ai pu rencontrer deux personnes auparavant.

A Amsterdam Gerard m’avait répondu qu’il ne pouvait pas m’héberger sur mes dates mais que si je voulais qu’on prenne un café ensemble il était partant. Une rencontre très sympa et intéressante avec ce journaliste international qui a réalisé beaucoup de films à l’étranger, beaucoup voyagé et a même été pris en otage en Ouganda.

 

Paramesh et moi à Hambourg (Allemagne)

 

A Hambourg j’ai rencontré Paramesh, un indien faisant des études d’informatique, qui m’a invitée à dîner chez lui un plat simple mais épicé à l’indienne, comme j’aime.

A Copenhague, ce n’était pas du couchsurfing proprement dit car c’est une amie qui m’a accueillie, mais dans les faits ça aurait pu, d’autant plus qu’elle est aussi adhérente du site. J’ai rencontré Mathilde via son compagnon Maxime que j’embauchais un peu pour m’aider à la ferme les deux dernières années et avec qui je suis restée amie. Mat’ a soutenue une thèse d’océanologie l’année dernière, dans le même laboratoire où j’ai passé la mienne et elle a commencé un contrat postdoctoral à Copenhague en avril dernier. A Copenhague elle co-loue un F2 avec Fabien, qui est journaliste, correspondant pour plusieurs radios françaises. Les logements sont rares et très chers dans la capitale danoise ; Mat’ et Fabien paient 450 euros/mois chacun pour occuper qui la chambre qui le salon à tour de rôle, et c’est la moitié des prix pratiqués ailleurs. Malheureusement l’appartement va être mis en vente, il leur faut chercher autre chose.

(La Finlande est magnifique, je vous le dis car je rédige dans le car qui m’amène en Norvège, le paysage est grandiose, les lacs n’ont pas fini de dégeler)

 

Sylvie à Copenhague

 

Ma pomme à Copenhague

 

Un jour après mon arrivée Sylvie, la mère de Mat’, a également débarqué. J’ai passé 4 jours très très sympathiques et joyeux à partager de chouettes moments avec eux. Marche, vélo, discussions, rigolades. Mat’ m’a aussi présentée Orla, une jeune franco-irlandaise de 19 ans venue étudier à Copenhague. J’ai beaucoup apprécié son regard sur le monde, son engagement dans Food Sharing et son travail d’aide auprès d’handicapés.

La dernière soirée a fini en Ben&Jerrys’ party, photo à l’appui !

Merci merci merci Mathilde mais aussi Fabien pour votre accueil !

 

Mat’ et Fabien à Copenhague

 

Pour Stockholm j’avais envoyé non pas des demandes personnelles de couchsurfing mais une annonce générale sur le site à l’attention des adhérents de la ville.

J’ai d’abord eu une réponse de Sam qui me proposait de me loger juste une nuit, celle de mon arrivée ; j’ai accepté. C’était très original : Sam ne vient à Stockholm que 3 jours par semaine pour son travail, il y loge dans un hôtel assez classe avec une chambre qui dispose de 2 lits jumeaux. Il propose le deuxième lit à des couchsurfers, en toute clandestinité ! J’ai trouvé amusant et gonflé de le suivre de loin jusqu’à l’ascenseur pour faire comme si on n’était pas ensemble devant la réception de l’hôtel. D’autant plus que Sam est quelqu’un de très fairplay, soigné, poli, largement plus bien élevé que moi, pas le genre à faire des coups en douce. Je n’aurais jamais osé faire ça par moi-même et je n’étais pas tranquille en quittant l’hôtel le lendemain matin, mais tout s’est bien passé. Et j’ai pu passer une très bonne nuit dans un très bon lit, après les courtes nuits de Copenhague et la journée de car pour rejoindre Stockholm. Merci Sam !

La nuit précédente il avait reçu un autre français qui lui aussi débute un tour du monde, mais dans l’autre sens, vers l’Est. Il nous a mis en contact et le lendemain j’ai rencontré Benjamin et son compagnon de route Freddie.

 

Ben et Freddie (le petit roux sur la table)

 

Nous nous sommes retrouvés pour déjeuner dans un resto bon et pas cher dont il avait eu l’adresse. Contrairement à moi, Benjamin parle couramment l’anglais et il avait pu suivre plusieurs visites guidées de différents quartier de la ville. Du coup, il m’a racontée plein de trucs qui ont amélioré ma compréhension des lieux. Après un crocher à ABBA museum nous avons passé quelques heures à discuter en marchant dans un grand parc, ce qui nous a fait du bien car nous constatons l’un comme l’autre que le voyage ça n’aide pas la condition physique. Lui aussi a tout quitté pour réaliser son aventure. Il se donne deux ans, avec un programme plus établi que le mien, mais qui sait s’il ne changera pas en cours de route non plus ?

Si vous voulez suivre Benjamin qui poste plus souvent que moi et fais aussi des petites vidéos sympas voici ses liens :

Bringmethereben

Facebook

(Il y a de plus en plus de neige au sol et on vient de passer un lac complètement gelé)

Dans les heures qui ont suivi la proposition de Sam j’avais eu une autre proposition d’hébergement pour tout mon séjour mais rien n’était engageant sur ce profil : un homme, la trentaine, nouvellement inscrit, n’acceptant de loger que des femmes, presque pas d’information sur lui ou son logement hormis qu’il n’écoutait que du métal et que la chambre était partagée, aucune référence. Ca pouvait être quelqu’un de chouette, étant nouvel adhérent c’est normal de ne pas avoir de référence. A Amsterdam une personne m’avait répondu qu’elle refusait ma demande parce que je ne recevais moi-même personne (mais étant en voyage j’ai suspendu mon offre, forcément) et que je n’avais pas de référence. Mais je ne suis pas en situation de jouer avec le feu.

D’autant plus que un peu plus tard c’est Dev qui proposait de me loger pour le reste de mon séjour, sa fiche inspirait vraiment confiance et je n’ai vraiment pas été déçue, au contraire.

Dev est vraiment surprenant par sa facilité à accueillir et plus que ça, à faire tout ce qu’il peut pour aider ses hôtes. Le premier soir il a passé un bon moment à m’aider à trouver le transport le moins cher pour rejoindre Rovaniemi. Il laisse la clef de son appartement pour qu’on aille et vienne à notre rythme (beaucoup d’hôtes demandent à ce qu’on quitte le logement avec eux le matin). Il m’a raconté des histoires de réception de couchsurfers au milieu de la nuit. Il est très attentionné et accueillant mais c’est aussi très agréable de discuter avec lui. La première nuit j’ai dormi seule dans un grand lit de son salon, la deuxième nuit une australienne dormait aussi dans le canapé et la troisième nuit j’ai partagé le lit avec professeur de yoga qui s’est levé à 3 heure du mat pour prendre son avion. Dev dépanne tout le monde, un hôte exemplaire, une belle leçon de générosité et de confiance pour moi. Il m’a dit de repasser le voir si je reviens à Stockholm, je n’y manquerais pas. Merci Dev !

 

Dev’s band, Stockholm

 

A Stockholm j’ai aussi été invitée à déjeuner par un jeune homme de 28 ans, disant adorer rencontrer des gens et faire la cuisine. J’ai bien aimé son repas palestinien de hummus, pita, falafel, et les premiers échanges sur son pays d’origine et son activité de masseur sportif. Mais quand il m’a interrogée sur ma connaissance des massages tantriques j’ai allumé une loupiote dans ma tête et quand il a m’a montré des videos sur youtube et demandé si je ne voulais pas qu’on s’y mettent ensemble j’ai du lui expliquer que ce qu’il voyait là c’était des relations sexuelles peut-être tantriques mais pas le massage proprement dit qui lui n’est pas sexuel:-D

Bref, j’ai écourté la visite ! Et j’ai appris des trucs pour mes repères de quand accepter une invitation et quand la décliner. Parce que j’avais un petit doute en y allant, mais rien pour l’argumenter. Maintenant je crois avoir saisi un truc.

Je suis en route pour la Norvège, si tout va bien je posterai cet article ce soir depuis Karasjok, capitale du pays Sami où cette ethnie (la seule ethnie européenne reconnue pas l’ONU) a son parlement norvégien. J’avais mis une annonce sur le site couchsurfing mais pas de réponse non plus. Dans ces régions il y a peu d’adhérents, qui reçoivent peu de demande et regardent moins souvent le site.

(il neige)

Je vais donc dormir dans un hôtel à 100 euros la nuit, petit déjeuner compris, pour une fois je vais en prendre un je crois, ça me servira de déjeuner ! Et je ne vais pas manquer le sauna non plus. La vie est chère dans les pays du nord, et là sur booking depuis le bus je n’ai trouvé que ça. L’application Airbnb ne dit pas mieux, ou alors à des dizaines de km du centre ville. La notion des distances n’est pas la même dans un pays à 2 habitants/km2.

 

Forêt de bouleaux vue du car (nord de la Finlande)
Rivière mouvementée du nord de la Finlande, vue du car

 

Demain soir à Lakselv je serai hébergée via couchsurfing chez un étudiant en électronique qui me dit d’arriver quand je veux, la maison est ouverte. Il a l’air drôle et sympathique ce bonhomme. Je vais rester deux nuits et puis vendredi je rejoindrai ma destination finale du mois de juin : Børselv. Un petit village où je vais être accueillie pendant un mois dans une ferme via le réseau WWOOF.

Je vous en parlerai la prochaine fois, que vais-je découvrir cette fois?

(on vient d’éviter des rennes qui traversaient la route)